Une étude récemment publiée par Pitney Bowes a permis d’établir qu’environ 33% des consommateurs mondiaux achètent en ligne.
Sur la base des résultats de cette étude, qui a porté sur 1000 consommateurs de 12 pays, 33% des personnes interviewées ont réalisé des achats en ligne à l’international ou envisageraient de le faire. Bien que ce pourcentage soit en légère baisse par rapport à l’an dernier, le volume global de l’e-commerce transfrontalier continue de croître, quant à lui de 15% à 20% par an.
Les Etats Unis, (71 pour cent), le Royaume-Uni (44 pour cent) et l’Allemagne (39 pour cent) continuent d’être les e-destinations les plus attractives pour les consommateurs achetant en ligne en dehors de leur propre pays. Rappelons qu’un tiers des acheteurs en ligne mondiaux ont acheté des produits en ligne auprès de détaillants dans d’autres pays. Les Australiens continuent d’être les plus enclins à acheter des produits en ligne auprès de détaillants situés hors de leur propre pays (63 pour cent en 2015 et 2014) suivis par les Canadiens (48 pour cent en 2015 contre 54 pour cent en 2014) et les Russes (49 pour cent en 2015 contre 54 pour cent). Parallèlement les consommateurs ont cessé de croire qu’ils ne peuvent acheter en ligne qu’à des détaillants de leur propre pays (ils ne sont plus que six pour cent dans l’étude 2015 contre huit pour cent dans l’étude 2014). Cette évolution est la plus significative dans des pays comme l’Inde (huit pour cent en 2015 contre 15 pour cent en 2014) la Corée du Sud (15 pour cent en 2015 contre 21 pour cent en 2014) et la Chine (15 pour cent en 2015 contre 19 pour cent en 2014).
Le prix est le principal moteur de cette évolution car pour cette raison, 61 pour cent ont acheté ou envisageraient d’acheter un produit auprès d’un détaillant en ligne en dehors de leur propre pays. Viennent ensuite la disponibilité (40 pour cent), la qualité et une meilleure offre (30 pour cent pour les deux). La garantie de l’authenticité du produit est le critère le plus important en Inde, (36 pour cent), ainsi qu’en Chine et Corée du Sud (les deux 30 pour cent) et en Russie (22 pour cent).
Comprendre les obstacles au développement de l’ecommerce transfrontalier
Les plus grands freins au développement du crossborder ecommerce restent les coûts de transport élevés (pour 64 pour cent des sondés), les frais supplémentaires au moment de la livraison (48 pour cent) et les délais de livraison (39 pour cent).
La gestion des retours est également une préoccupation majeure, car 33 pour cent des acheteurs internationaux mentionnent les politiques de retour en ligne comme facteur dissuasif. Les pays pour lequel ce facteur est important sont l’Inde (46 pour cent), l’Allemagne (44 pour cent) et les Etats-Unis (39 pour cent). Puis, 31 pour cent des acheteurs en ligne mondiaux ont déclaré que les commentaires et évaluations négatives des autres clients sont aussi des facteurs dissuasifs.
Enfin pour 30 pour cent des acheteurs en ligne mondiaux affirment qu’ils ne finaliseraient pas un achat sur des sites qui ne proposent pas leur moyen préféré de paiement. Les autres freins incluent l’impossibilité de lire une description de produit, en langue étrangère (29 pour cent), le fait de ne pas pouvoir utiliser une carte de crédit (27 pour cent) et des prix qui ne seraient pas exprimés en monnaie locale (25 pour cent).
Des habitudes d’achat localisées
Plus précisément, cette étude révèle par ailleurs que même si les consommateurs en ligne présentent certaines similitudes d’un pays à l’autre, ils se différencient par des spécificités en termes de préférences et de comportement d’achat qui varient d’un pays à l’autre. C’est pourquoi, pour les e-tailers souhaitant tirer parti du potentiel de croissance que représente le « commerce cross border », il semble judicieux d’adapter leur offre aux consommateurs des pays qu’ils ciblent, pour prendre en compte les différences culturelles et les préférences d’achat des consommateurs à travers le monde.
Pour illustrer cet impératif d’adaptation locale, il suffira par exemple d’observer comment l’utilisation des réseaux sociaux peut différer d’un pays à l’autre. En Inde notamment, environ 38% des acheteurs en ligne recherchent et sélectionnent les produits qu’ils vont acheter par le biais de réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. Aux Etats-Unis, en revanche seuls 15% environ des consommateurs américains utilisent les réseaux sociaux avec le même objectif. En outre, 27% des consommateurs indiens déclarent qu’ils seraient prêts à acheter des produits via des médias sociaux, face à seulement 12% des consommateurs américains.
Cette étude montre à la fois que les acheteurs internationaux partagent certaines similitudes sur la façon dont ils trouvent et achètent des produits en ligne mais aussi que les consommateurs développent des préférences et des comportements d’achat spécifiques à leur pays. Dans ce contexte, les e-commerçants qui visent un développement à l’international doivent certainement considérer les usages culturels et les préférences locales des consommateurs.
Selon la même étude, la majorité des consommateurs en ligne utilisent les moteurs de recherche comme méthode préférée pour trouver et sélectionner des produits (62 pour cent des sondés) En ce qui concerne l’achat même des produits, 66 pour cent des consommateurs internationaux utiliseraient les services de places de marché, alors que 62 pour cent considèreraient les sites des e-commerçants sélectionnés.
Plus précisément, la majorité des e-consommateurs en Russie (78 pour cent), aux Etats-Unis et en Chine (76 pour cent pour ces deux pays) sont plus enclins à acheter sur des places de marché, tandis que la majorité des consommateurs en Australie (81 pour cent), au Royaume-Uni (72 pour cent) et au Canada (71 pour cent) sont plus susceptibles d’acheter des produits directement sur la boutique web d’un détaillant. Avec 46 pour cent, l’Allemagne a quant à elle le pourcentage le plus élevé d’acheteurs en ligne qui envisageraient l’achat des produits sélectionnés, directement sur les moteurs de recherche, suivis par le Japon (40 pour cent) et la Corée du Sud (33 pour cent). Enfin en ce qui concerne les réseaux sociaux, le plus grand nombre de consommateurs qui envisageraient d’y acheter des produits en ligne se trouve logiquement en Inde (27 pour cent), suivie par le Brésil (15 pour cent) et la Russie (14 pour cent).
L’étude a également révélé qu’il existe des différences notables selon l’âge des consommateurs. Ainsi pour plus d’un quart des 18 à 24 ans (28 pour cent) et 21 pour cent des 25 à 34 ans, les sites de médias sociaux sont des sources d’inspiration et jouent un rôle de prescripteur dans la recherche des produits. Ce pourcentage ne concerne plus que 16 pour cent des 35 à 44 ans, 12 pour cent des 45 à 54 ans et sept pour cent des 55 ans et plus.
Par ailleurs, près d’un quart des consommateurs ont déclaré qu’ils effectuent leurs achats en ligne sur des dispositifs mobiles – smartphones, tablettes / ou autres – ou une combinaison de ces dispositifs. Le Royaume-Uni (37 pour cent), l’Inde (36 pour cent), la Chine (34 pour cent), et les Etats-Unis (29 pour cent) ont enregistré les taux les plus élevés d’utilisation de dispositifs mobiles. De manière globale, 33 pour cent des 18 à 34 ans utilisent des dispositifs mobiles, comparativement à 24 pour cent de l’ensemble des consommateurs dans l’étude.
Dans le marché mondial actuel, le commerce électronique donne la possibilité aux marques d’explorer de nouveaux marchés et d’élargir leur audience. Cependant, si elles veulent espérer atteindre une audience internationale, les marques doivent centrer non seulement leur stratégie sur les attentes des consommateurs mais aussi sur leurs préférences et leurs habitudes d’achat.