L’Estonie ambitionne une place de leader de l’ecommerce mondial
L’Estonie, ce petit pays balte à la pointe de l’innovation numérique s’apprête à proposer des cartes de « e-résident », à tout non résident ayant un lien avec ce pays ou souhaitant développer des projets dans la net économie.
L’Estonie revendique l’initiative d’être le premier pays à offrir ces cartes de e-résidence pour toute personne non résidente à travers le monde, et ce projet novateur baptisé « 10 millions d’Estoniens » devrait ´débuter en Décembre.
En théorie, toute personne pourrait solliciter cette e-résidence, pour l’équivalent de 50 euros (62 $), et obtenir un une carte d’identité numérique donnant accès à une multitude de e-services publics et privés permettant de réduire fortement les coûts administratifs des entrepreneurs- sans toutefois conférer les droits d’un citoyen. Pour pouvoir solliciter la e-résidence, la personne doit justifier d’un lien avec l’Estonie ou d’un intérêt pour l’utilisation de ses services numériques.
Selon Taavi Kotka un ancien entrepreneur du web aujourd’hui responsable du projet, le taux de croissance organique de l’Estonie a atteint un plafond et nécessite d’attirer des investisseurs étrangers connectés à l’économie estonienne. Grace à ce projet, l’Estonie offrira ainsi un environnement administratif facilité et un pied dans l’Union européenne. Des entrepreneurs de Chine, d’Inde ou d’Arabie saoudite pourraient ainsi utiliser cette e-résidence comme signature numérique afin de mettre en place une e-boutique en Estonie et d’accéder ainsi aux 28 pays de l’UE via l’Internet.
En Estonie, patrie de Skype et petit pays de 1.3 millions d’habitants, les citoyens ont adopté la signature numérique pour une foule de démarches et d’obligations : quatre-vingt-quinze pour cent des Estoniens ont fait leur déclaration d’impôts en ligne en2013. Les estoniens peuvent également voter en ligne ou créer une entreprise en quelques clics. Quatre-vingt- cinq pour cent d’entre eux utilisent des services bancaires en ligne comparé à une moyenne de l’UE de 48 pour cent selon une étude d’Eurobaromètre en 2012. Cependant tandis que les résidents estoniens sont rompus à la signature digitale de tout type de contrats depuis 2000, les projets impliquant des non-résidents supposent une bureaucratie lente et une gestion couteuse. La e-résidence permettrait de traiter toutes les tâches administratives en ligne et d’économiser en temps, en frais de déplacement, frais juridiques … Toutes les transactions pourront être effectuées à distance en utilisant la signature numérique et ce serait environ les 7.600 entreprises dotées d’une participation majoritaire de capital étranger et opérant déjà en Estonie qui en bénéficieraient le plus. Ces entreprises génèrent environ 60 pour cent des exportations de l’Estonie et 36 pour cent de l’emploi.
Côté sécurité, un éventail de techniques a été mis en place pour assurer la sécurité et la transparence. Le gouvernement estonien assume la responsabilité d’identifier correctement les personnes, se réservant le droit de refuser de délivrer l’e-résidence et de la retirer en un clic. Porte-parole de ministère de l’Intérieur Mihkel Loide a toutefois admis que si «la e-résidence elle-même ne crée pas de nouveaux risques, elle peut, en effet, amplifier ceux qui existent déjà, comme la fraude numérique et autres cyber-crimes. »
Jusqu’à présent, près de 10.000 personnes ont manifesté leur intérêt pour l’acquisition de l’e-résidence estonienne, avec environ un tiers venus des États-Unis, suivis par les Finlandais, Russes, Britanniques, Canadiens, Indiens et Bangladais, entre autres.
Les premières identifications devraient être émises d’ici la fin de l’année et le pays espère compter 5000 e-résidents d’ici 2020.
D’après http://www.businessinsider.com/afp-estonia-aiming-to-be-a-global-e-commerce-superpower-2014-11